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A Chambéry comme ailleurs, la police protège les fascistes

Publié le 29 Mai 2018


Chambéry, 26 mai, 1500 manifestant-es pour la "Marée populaire", contre macron et son monde, appelée par plus de 80 organisations associatives, politiques et syndicales, moment de convergence des cheminot-es, de la fonction publique, des soutiens à la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. C'était aussi une journée de mobilisation choisie par les collectifs contre les locaux fascistes.

Sur Chambéry (et ailleurs), pas besoin de cortège spécifique, ce sont toutes les manifestations qui sont antifascistes !

La manifestation est passée avenue de Lyon, devant le local des fachos du Bastion Social. A l'approche de leur vitrine (si tant est qu'on puisse encore appeler ça une vitrine), la chorale révolutionnaire a entonné l'Hymne des Femmes, la manifestation les slogans "Macron, fachos, même combat" ou encore "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos". 

(les papiers posés devant la vitrine sont les restes d'une banderole fasciste arrachée, retour à l'expéditeur ;) )

Quelques nazillons ont fait les malins à la porte de leur local. Facile quand on est planqués derrière des flics armés pour se protéger.
Cette fois-ci, mais ce ne sera peut être pas toujours le cas, la manifestation a décidé de ne pas répondre aux provocations par la violence, un choix conscient pour éviter de leur laisser l'occasion de se victimiser encore une fois.

Parmi les fachos présents, trois ont été identifiés dans les agressions commises en ville ces derniers mois. L'un d'eux, qui a déjà agressé à deux reprises des personnes partageant un moment festif au carré Curial, portait un tee-shirt représentant le symbole du bataillon Azov, avec un soleil noir et deux kalachnikov croisées. Le bataillon Azov est une milice paramilitaire néo-nazie en Ukraine qui a commis de nombreuses exactions et crimes de guerre. Spéciale dédicace pour celleux qui veulent encore faire croire à une équivalence entre antifascistes et fascistes.

bastion social azovImage title


Les petits reblochons sont isolés. Ils n'ont rien d'un bastion et n'ont rien de social. Chambéry est et restera une ville ANTIFASCISTE !

Ci dessous le tract qui a été diffusé dans la manifestation et aux passant-es : 

Contre le danger fasciste, occupons le terrain de la lutte !

De l'Aube Dorée grecque à l'AFD allemande, du Jobbik hongrois au FN français, l'Europe connait aujourd'hui une offensive inédite de l'extrême-droite fasciste. Encouragée par les politiques réactionnaires, racistes, antidémocratiques et antisociales des différents gouvernements européens, et du gouvernement Macron en premier lieu, les nouveaux fascistes s'attaquent aujourd'hui conjointement aux migrant.e.s qui tentent de passer les mers et les cols, aux étudiant.e.s qui se mobilisent contre le tri social à l'université ( Montpellier, Strasbourg, Paris ou Lille), aux non-blancs, personnes LGBTIQ+ ou militant.e.s politiques et syndicaux, à l'image du local lyonnais de la CNT mis sac le 30 mars dernier.

À l'instar du mouvement Bastion social apparu récemment, les locaux fascistes se multiplient dans nos villes et nos quartiers. Paris, Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Chambéry, Bordeaux et combien d'autres villes ou territoires sont aujourd'hui confrontés au quotidien à la présence toujours plus menaçante de ces groupes. Gonflés à bloc par le très raciste projet de loi "Asile et Immigration" du ministre Collomb, les identitaires continuent leur campagne contre les exilé.e.s avec leur flotte "anti-migrants" de l'été 2017 ou plus récemment leur blocage sauvage du col de l'Echelle. Bastion social quant à lui, ouvre au même moment à Lyon, Chambéry, Marseille, Strasbourg et Aix-en-Provence des locaux qui prétendent discriminer racialement les sans-domiciles.

Ces différents groupes, au-delà de leurs spécificités, entretiennent tous des liens directs et indirects avec le parti qui fédère et organise massivement les fascistes depuis plus de 40 ans : le FN. Le parti frontiste, qui offre à tous ces groupes la perspective d'une prise de pouvoir à court ou moyen terme, constitue aujourd'hui un danger mortel pour tout.e.s les exploité.e.s et les opprimé.e.s. N'ayant jamais rompu ni avec sa filiation avec le fascisme historique ni avec les groupuscules les plus violents (comme le GUD ou le Bastion social), le FN est cependant devenu
une force électorale de premier ordre puisqu'il a totalisé un record historique de 10,6M de votes en mai 2017. La période que nous vivons sera déterminante quant à la possibilité pour des groupes fascistes d'acquérir durablement une présence dans nos villes, nos frontières et comme force électorale. C'est pourquoi occuper le terrain de la lutte pour la fermeture des locaux fascistes, la dissolution des groupes criminels et contre les apparitions publiques du FN doivent être des priorités dans la lutte pour les droits sociaux et démocratiques.

Alors que Macron et son gouvernement répriment toujours plus durement les migrant.e.s, les étudiant.e.s mobilisé.e.s, les Zadistes, les quartiers populaires et les grévistes, il laisse agir, voire encouragent le passage à l'acte des groupes fascistes. Partout où ils le font, ils rencontrent néanmoins une opposition déterminée, radicale et unitaire, la nôtre. Il ne tient donc qu'à nous de mettre en place une riposte antifasciste à la hauteur du danger. C'est pourquoi nous appelons à faire du 26 mai une journée nationale de mobilisation antifasciste contre le développement du FN, des groupes et des locaux fascistes.

Signataires: Collectif contre le Pavillon noir (Lyon), Collectif Fermons l’Arcadia (Strasbourg), Collectif Savoyard contre les racismes et la haine (Chambéry)


RAS